Favoriser une agriculture et une pêche soutenables

L'agriculture ne fait pas que nourrir nos corps. Elle est le reflet de notre histoire, de notre rapport à la terre et une part du lien social au travers de l'ensemble des territoires.

Intervention de Philippe Lailler sur la crise du Lait et plus généralement l'agriculture dans l'émission politique de France 3, la voix est libre.

 

Durant plusieurs décennies l'agriculture a répondue à l’exigence d’une productivité qui l’a parfois asservi. La nécessité de nourrir l’Europe à la sortie de la deuxième guerre mondiale et la volonté des états unis de s’auto suffire en matières protéiques, ont conduit ces deux régions du monde à mettre en place des techniques culturales très agressives pour notre environnement. Les recherches agronomiques ont portés sur la sélection variétales (animale et végétale) rigoureuse et une quantité toujours croissante d’intrants (engrais chimique et produits phytosanitaires).

En Normandie, cette recherche de productivité a connu son apogée dans les années 80 avec pour conséquence l’instauration des quotas laitiers afin de maintenir des prix rémunérateurs aux producteurs.

  • Devenir un pôle de compétitivité :

o  Comme nous l’avons décrit dans le chapitre des pôles de compétitivité, nous allons donner à l’activité agricole de notre région la place essentielle qu’elle mérite

§  Création d’un « atlas des terres normandes ». Le but est de mettre en évidence la qualité des terres afin de protéger les « bonnes terres » ou terres profondes et les dédier à l’agriculture, et les terres de moins bonne qualité qui peuvent être laisser à la construction ou autre projet ne restreignant pas l’activité agricole.

§  création d’un « pain normand » élaboré à partir de blés et moulins normands

§  création d’un label « agriculture normande » (critères  de produits bio, espaces définis, marchés de la Région) démontrant la qualité de nos produits et accessibles à tous

o   redonner aux activités pêche et conchyliculture les capacités de dépasser leurs concurrents des autres régions en misant sur l’innovation industrielle et la recherche scientifique qui travailleront ensemble dans un pôle de compétitivité. La Région saura aussi défendre les intérêts de notre pêche auprès des institutions nationales et européennes grâce à notre présence permanente à Bruxelles et notre cellule de veille (voir plus haut)

  • Le défi environnemental :

o   La recherche systématique d'une meilleure  productivité à fait complètement oublié l'environnement dans lequel l'agriculteur pratique. Cette volonté de se soustraire des conditions du milieu (sol, climat, biodiversité) a conduit l'agriculteur à conditionné ses résultats à la quantité d'intrants incorporé aux sols (engrais, produits phytosanitaires); ces intrants ont déstructurés le milieu, appauvrit la biodiversité et sont responsables de la pollution des eaux.

o   Afin de répondre aux nouveau défis de l'agriculture et notamment environnementaux le monde agricole doit à nouveau, après celle de l'après guerre, effectuer une révolution technologique. La nouvelle révolution technologique dont nous parlions plus haut sera l’écologie scientifique et devra nécessairement s’accompagner d’une politique agricole qui fera des agriculteurs des gestionnaires de leur production mais également des gestionnaires des écosystèmes.

o   Nous entendons par écologie scientifique un ensemble de pratiques, qui reposent sur une connaissance approfondie du milieu dans lequel se pratiquent les cultures ou l'élevage.

o   Parmi les techniques végétales issue de cette écologie scientifique on peut citer l’utilisation maximale de l’énergie solaire pour les capteurs d’énergie que sont les plantes, afin d’accumuler de la fertilité dans les sols sous forme de matière organique (prairie permanente, couverture végétales toute l'année en rotation grandes cultures)

o   L’agroforesterie, le reboisement et la réintroduction des haies permettent d’occuper les surfaces de rendements moindre comme puits de carbone, contribuant ainsi à diminuer les quantités de gaz carbonique dans l’atmosphère, de maintenir un couvert végétal maximum, et garder aux sols leur fertilité, de lutter contre l’érosion, de développer localement la filière bois énergie ou d’ameublement et enfin de renforcer la biodiversité. Cette pratique peut-être compatible avec une agriculture plus conventionnelle dans la mesure où ce sont les terres les moins fertiles qui peuvent apporter une valeur ajoutée environnementale et économique aux agriculteurs.

  • Une agriculture économiquement viable :

o   Si la nécessité de produire autrement est avérée, l’agriculteur doit pouvoir vivre décemment de son travail. Ce travail doit recouvrir plusieurs aspects : répondre aux besoins alimentaires, produire de l’énergie sous différentes formes et enfin aménager le territoire.

o   Répondre aux besoins alimentaires : Même si elle n’est plus la motivation unique de l’agriculteur, nourrir la planète reste le premier rôle de l’agriculture. Et l’agriculteur doit pouvoir en vivre décemment de toute action qui génère un intérêt pour la communauté.

o   Produire différemment : quelle soit alimentaires ou non, il devient urgent de faire évoluer les processus de production par des techniques culturales moins agressives pour les sols (semis direct, couverts végétaux permanent), et de fait moins consommatrices en intrants. Si les rendements ne sont pas ceux actuellement possible en agriculture traditionnelle, les quantités moindres en intrants compensent les manques à gagner.

  • Développer les filières :

o   Si la Basse Normandie est la région de France ou la proportion d’emplois agricoles, salariés et non salariés, dans l’emploi total régional est la plus élevée, avec 6,9%, il faut reconnaitre que la plupart des productions (lait, viande) ne sont pas des productions à haute valeur. Le soutien à certaines filières non encore développées permettrait d’assurer aux agriculteurs une rémunération correcte de son travail, et une maîtrise de son produit, en amont et en aval de sa production. La diversification vers des cultures non alimentaires : Il est possible augmenter l’autonomie des agriculteurs par des installations de production d’énergie à la ferme : chaudière bois, et production d’électricité par des éoliennes, méthane avec l’exploitation bovine.

o   Les terres de moins bonne qualité pourraient être valorisées par la plantation de bois et forêts qui permettraient d’alimenter l’exploitation en bois pour le chauffage, mais également en bois d’ameublement. De plus l’agriculteur pourrait être rémunéré pour sa contribution à la limitation des gaz à effet de serres (stockage de carbone).

  • Une agriculture écologiquement viable :

o   Nous l’avons dans le chapitre consacré à une agriculture économiquement viable, il est possible de concilier performance économique et respect de l’environnement en évoluant vers des processus de production plus respectueux de l’environnement.  L’agronomie de demain sera celle qui repose sur l’écologie scientifique. Une meilleure connaissance du milieu, des interactions entre le sol le climat et cultures permettront d’assurer la continuité des rendements nécessaires à nourrir la planète. Cela passera nécessairement par une évolution de nos modes alimentaires trop riches en protéines. La concurrence entre les terres de production alimentaire et non alimentaire, ne devrait plus se poser si une partie des terres étaient réservées pour produire de l’aliment pour les animaux qui nous servent de nourriture. Si les consommateurs optaient pour un régime plus équilibré (part plus importante pour les légumes et les végétaux en général), ce serait près d’un tiers des surfaces agricoles mondiales qui seraient disponibles.

o   Les agriculteurs sont les premiers façonneurs de nos paysages. Ces paysages sont les reflets de notre histoire. Bien sûr ils évoluent au cours de notre histoire mais la course à la productivité a conduit certaines régions vers la monoculture qui appauvrit les paysages et par conséquence la biodiversité. Un paysage plus morcelé, diversifié, augmente l’attractivité pour les touristes. L’activité touristique peut être un revenu non négligeable pour certains agriculteurs, notamment en complément, ou bien même en alternative, de l’offre des stations balnéaires.

  • Une agriculture socialement viable :

o   Le système des aides tel que pratiquée au sein de la PAC a eu pour effet pervers dans certaines région un agrandissement illimité des exploitations, devenue de véritables entreprises agricoles. Loin de maintenir les emplois en milieu rural, cette perversion du système des aides à contribuer à faire disparaitre bon nombre d’exploitations en Basse Normandie depuis le début des années 70 (78 100 en 1970 contre 24 700 en 2007, soit presque 4 exploitations qui disparaissent par jour depuis 1970). Le monde agricole explique une bonne part de la désertification de nos campagnes, qui par ailleurs entraine la disparition de nos services public et service au public (magasins de proximité). Il est primordial de conserver le modèle de l’exploitation à 2 UTH (Unité travail Humain), que l’Europe prône mais qui dans les faits ont donné les résultats que nous connaissons. Si les paysans doivent vivre décemment de leur campagne, les campagnes doivent vivre avec leurs paysans. Les aides à la reprise et à l’installation doivent être conditionnées à une surface maximale par exploitation.

La structuration du développement économique de notre région nous permettra des politiques mutuelles avec le Grand Ouest en général, et la Haute Normandie et le Grand Paris en particulier.

 

Durant plusieurs décennies l'agriculture a répondue à l’exigence d’une productivité qui l’a parfois asservi. La nécessité de nourrir l’Europe à la sortie de la deuxième guerre mondiale et la volonté des états unis de s’auto suffire en matières protéiques, ont conduit ces deux régions du monde à mettre en place des techniques culturales très agressives pour notre environnement. Les recherches agronomiques ont portés sur la sélection variétales (animale et végétale) rigoureuse et une quantité toujours croissante d’intrants (engrais chimique et produits phytosanitaires).

En Normandie, cette recherche de productivité a connu son apogée dans les années 80 avec pour conséquence l’instauration des quotas laitiers afin de maintenir des prix rémunérateurs aux producteurs.

· Devenir un pôle de compétitivité :

o Comme nous l’avons décrit dans le chapitre des pôles de compétitivité, nous allons donner à l’activité agricole de notre région la place essentielle qu’elle mérite

§ Création d’un « atlas des terres normandes ». Le but est de mettre en évidence la qualité des terres afin de protéger les « bonnes terres » ou terres profondes et les dédier à l’agriculture, et les terres de moins bonne qualité qui peuvent être laisser à la construction ou autre projet ne restreignant pas l’activité agricole.

§ création d’un « pain normand » élaboré à partir de blés et moulins normands

§ création d’un label « agriculture normande » (critères de produits bio, espaces définis, marchés de la Région) démontrant la qualité de nos produits et accessibles à tous

o redonner aux activités pêche et conchyliculture les capacités de dépasser leurs concurrents des autres régions en misant sur l’innovation industrielle et la recherche scientifique qui travailleront ensemble dans un pôle de compétitivité. La Région saura aussi défendre les intérêts de notre pêche auprès des institutions nationales et européennes grâce à notre présence permanente à Bruxelles et notre cellule de veille (voir plus haut)

· Le défi environnemental :

o La recherche systématique d'une meilleure productivité à fait complètement oublié l'environnement dans lequel l'agriculteur pratique. Cette volonté de se soustraire des conditions du milieu (sol, climat, biodiversité) a conduit l'agriculteur à conditionné ses résultats à la quantité d'intrants incorporé aux sols (engrais, produits phytosanitaires); ces intrants ont déstructurés le milieu, appauvrit la biodiversité et sont responsables de la pollution des eaux.

o Afin de répondre aux nouveau défis de l'agriculture et notamment environnementaux le monde agricole doit à nouveau, après celle de l'après guerre, effectuer une révolution technologique. La nouvelle révolution technologique dont nous parlions plus haut sera l’écologie scientifique et devra nécessairement s’accompagner d’une politique agricole qui fera des agriculteurs des gestionnaires de leur production mais également des gestionnaires des écosystèmes.

o Nous entendons par écologie scientifique un ensemble de pratiques, qui reposent sur une connaissance approfondie du milieu dans lequel se pratiquent les cultures ou l'élevage.

o Parmi les techniques végétales issue de cette écologie scientifique on peut citer l’utilisation maximale de l’énergie solaire pour les capteurs d’énergie que sont les plantes, afin d’accumuler de la fertilité dans les sols sous forme de matière organique (prairie permanente, couverture végétales toute l'année en rotation grandes cultures)

o L’agroforesterie, le reboisement et la réintroduction des haies permettent d’occuper les surfaces de rendements moindre comme puits de carbone, contribuant ainsi à diminuer les quantités de gaz carbonique dans l’atmosphère, de maintenir un couvert végétal maximum, et garder aux sols leur fertilité, de lutter contre l’érosion, de développer localement la filière bois énergie ou d’ameublement et enfin de renforcer la biodiversité. Cette pratique peut-être compatible avec une agriculture plus conventionnelle dans la mesure où ce sont les terres les moins fertiles qui peuvent apporter une valeur ajoutée environnementale et économique aux agriculteurs.

· Une agriculture économiquement viable :

o Si la nécessité de produire autrement est avérée, l’agriculteur doit pouvoir vivre décemment de son travail. Ce travail doit recouvrir plusieurs aspects : répondre aux besoins alimentaires, produire de l’énergie sous différentes formes et enfin aménager le territoire.

o Répondre aux besoins alimentaires : Même si elle n’est plus la motivation unique de l’agriculteur, nourrir la planète reste le premier rôle de l’agriculture. Et l’agriculteur doit pouvoir en vivre décemment de toute action qui génère un intérêt pour la communauté.

o Produire différemment : quelle soit alimentaires ou non, il devient urgent de faire évoluer les processus de production par des techniques culturales moins agressives pour les sols (semis direct, couverts végétaux permanent), et de fait moins consommatrices en intrants. Si les rendements ne sont pas ceux actuellement possible en agriculture traditionnelle, les quantités moindres en intrants compensent les manques à gagner.

· Développer les filières :

o Si la Basse Normandie est la région de France ou la proportion d’emplois agricoles, salariés et non salariés, dans l’emploi total régional est la plus élevée, avec 6,9%, il faut reconnaitre que la plupart des productions (lait, viande) ne sont pas des productions à haute valeur. Le soutien à certaines filières non encore développées permettrait d’assurer aux agriculteurs une rémunération correcte de son travail, et une maîtrise de son produit, en amont et en aval de sa production. La diversification vers des cultures non alimentaires : Il est possible augmenter l’autonomie des agriculteurs par des installations de production d’énergie à la ferme : chaudière bois, et production d’électricité par des éoliennes, méthane avec l’exploitation bovine.

o Les terres de moins bonne qualité pourraient être valorisées par la plantation de bois et forêts qui permettraient d’alimenter l’exploitation en bois pour le chauffage, mais également en bois d’ameublement. De plus l’agriculteur pourrait être rémunéré pour sa contribution à la limitation des gaz à effet de serres (stockage de carbone).

· Une agriculture écologiquement viable :

o Nous l’avons dans le chapitre consacré à une agriculture économiquement viable, il est possible de concilier performance économique et respect de l’environnement en évoluant vers des processus de production plus respectueux de l’environnement. L’agronomie de demain sera celle qui repose sur l’écologie scientifique. Une meilleure connaissance du milieu, des interactions entre le sol le climat et cultures permettront d’assurer la continuité des rendements nécessaires à nourrir la planète. Cela passera nécessairement par une évolution de nos modes alimentaires trop riches en protéines. La concurrence entre les terres de production alimentaire et non alimentaire, ne devrait plus se poser si une partie des terres étaient réservées pour produire de l’aliment pour les animaux qui nous servent de nourriture. Si les consommateurs optaient pour un régime plus équilibré (part plus importante pour les légumes et les végétaux en général), ce serait près d’un tiers des surfaces agricoles mondiales qui seraient disponibles.

o Les agriculteurs sont les premiers façonneurs de nos paysages. Ces paysages sont les reflets de notre histoire. Bien sûr ils évoluent au cours de notre histoire mais la course à la productivité a conduit certaines régions vers la monoculture qui appauvrit les paysages et par conséquence la biodiversité. Un paysage plus morcelé, diversifié, augmente l’attractivité pour les touristes. L’activité touristique peut être un revenu non négligeable pour certains agriculteurs, notamment en complément, ou bien même en alternative, de l’offre des stations balnéaires.

· Une agriculture socialement viable :

o Le système des aides tel que pratiquée au sein de la PAC a eu pour effet pervers dans certaines région un agrandissement illimité des exploitations, devenue de véritables entreprises agricoles. Loin de maintenir les emplois en milieu rural, cette perversion du système des aides à contribuer à faire disparaitre bon nombre d’exploitations en Basse Normandie depuis le début des années 70 (78 100 en 1970 contre 24 700 en 2007, soit presque 4 exploitations qui disparaissent par jour depuis 1970). Le monde agricole explique une bonne part de la désertification de nos campagnes, qui par ailleurs entraine la disparition de nos services public et service au public (magasins de proximité). Il est primordial de conserver le modèle de l’exploitation à 2 UTH (Unité travail Humain), que l’Europe prône mais qui dans les faits ont donné les résultats que nous connaissons. Si les paysans doivent vivre décemment de leur campagne, les campagnes doivent vivre avec leurs paysans. Les aides à la reprise et à l’installation doivent être conditionnées à une surface maximale par exploitation.

La structuration du développement économique de notre région nous permettra des politiques mutuelles avec le Grand Ouest en général, et la Haute Normandie et le Grand Paris en particulier.